Revue de l'histoire des religions (3/2009)
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En précisant les raisons pour les quelles la France n’a pas suivi la Réforme, on néglige bien souvent les rapports entre l’ecclésiologie et la pensée politique. On voit toujours en Seyssel le représentant du « constitutionnalisme médiéval » et l’on ne rend jamais compte des liens entre le conciliarisme et la politique de l’Université et du Parlement de Paris. Cet article réévalue ce sujet au moyen du commentaire de la Pragmatique Sanction par Cosme Guymier (1486), décrétiste et parlementaire qui unit la pensée conciliariste à la politique gallicane. Son oeuvre est la première d’un mouvement qui allie la monarchie absolue et le Parlement contre les hérétiques, et qui suggère l’inutilité constitutionnelle de la Réforme pour la France.
In investigating why France failed to become Pro tes tant, one does not often look at the relation between ecclesiology and political thought. One takes Seyssel to be the exemplar of “medieval constitutionalism” and never accounts for the connection between the ecclesiology and politics of the Par le ment and University of Paris. This article will exa mine this connection through Cosme Guymier’s commentary (1486) on the Pragmatic Sanction. Canonist and magistrate, he joined conciliarist political thought to Gallican politics, hinted at the beginnings of what would later unite the absolute monarchy and the Parlement against heresy, and suggested why the Reformation was constitutionally unnecessary in France.