Le domaine de l’enseignement de la littérature est aujourd’hui l’objet d’une vaste remise en cause, dont l’indice le plus criant est sans doute la désertion des filières littéraires. Au delà de ce phénomène, il semble que ce soit la nature et la valeur de la littérature elle-même, comme institution culturelle, qui se trouvent mises en question. Trois ouvrages récents s’inquiètent de cette situation, en adoptant dès leur titre une posture alarmiste : D. Maingueneau envisage « la fin de la littérature », tandis que T. Todorov la présente comme une institution « en péril ». A. Compagnon, quant à lui, s’interroge sur son rôle : « La littérature pour quoi faire ? ». Ce pessimisme annoncé est le fait de trois intellectuels dont les points de vue, liés à des positions et à des engagements particuliers dans le monde universitaire, diffèrent. Mais leur questionnement, au delà des dissemblances, rejoint les préoccupations des enseignants de français qui voient les lycéens bouder les cursus littéraires. L’AFEF, directement concernée par ces débats cruciaux s’en est fait l’écho et a proposé à ses adhérents différents moments de réflexion, tels que la rencontre qui a déjà eu lieu en mars 2007, avec T. Todorov.