Des études récentes ont montré que le sexisme perdure, sous ses formes les plus traditionnelles, dans de nombreux secteurs de l’enseignement. Mais au delà de ces expressions manifestes, le biais du sexe ou du genre dans la constitution du champ littéraire comme dans l’enseignement de la littérature est, le plus souvent encore, sous-estimé voire occulté. La dimension générique ou sexuée est ainsi ignorée par un grand nombre d’analyses littéraires, d’enquêtes pédagogiques et de réflexions didactiques sur la lecture ou l’écriture. Le fait qu’il y ait des auteurs et des auteures, des personnages féminins et masculins, des enseignants hommes ou femmes et des lecteurs ou des lectrices a pourtant, nécessairement, des incidences sur les choix opérés pour lire les textes ou former à leur lecture. L’article analyse en quoi cette dimension s’est vue, et se voit encore si durablement occultée ; puis comment elle pourrait être prise en compte dans l’enseignement de la littérature à l’école ; et enfin quelles pratiques de formation elle implique auprès des enseignants du premier degré.