De manière récurrente, les professeurs examinateurs de l’oral de l’EAF évoquent avec regret le piètre renouvèlement des corpus littéraires présentés dans les descriptifs des candidats à cette épreuve. Une enquête portant sur un panel de trente descriptifs de l’EAF 2010 permet de pointer l’urgence d’une réflexion sur une problématique éludée depuis plusieurs années. Une analyse détaillée des lectures proposées permettra de vérifier la validité des plaintes des professeurs en charge des oraux de l’EAF, et donc la réalité d’une offre littéraire restreinte en classe de première. L’article analyse ensuite les arguments invoqués par les acteurs eux- mêmes pour justifier ce phénomène et met ainsi à jour les raisons et les canons implicites qui structurent les pratiques des enseignants de français en classe de première. Il envisage enfin des perspectives de renouveau des dits corpus qui s’appuient sur le paradoxe existant ainsi que sur la responsabilité de l’institution.