Littérature n° 175 (3/2014)
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La question de la mémoire volontaire se pose chez Michelet dans le cadre de la genèse de l’oeuvre mais elle interroge également la fonction du travail historique. Pour Michelet, l’historien est en effet un fondateur de mémoire dont le rôle est de transformer une mémoire involontaire (consubstantielle à la succession des générations) en mémoire consciente et volontaire. Pour cela, il lui faut intérioriser la mémoire historique (livresque) et la fondre dans sa mémoire intime, rendre à la mémoire consciente les souvenirs incorporés par le sujet collectif et les inscrire par le biais de son oeuvre dans un mouvement réflexif.
The genesis of Michelet’s works raises the problem of voluntary memory which also questions the function of the historical work. For Michelet, the historian is indeed a founder of memory whose role is to turn an involuntary memory (consubstantial with the succession of generations) into a conscious and voluntary memory. For this purpose, he needs to internalize historical (book) memory and to merge it into his private memory, to give back to conscious memory the memories incorporated by the collective subject and to inscribe them, via his works, in a reflexive movement.