
Littérature nº 170 (2/2013)
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La polémique entre Caillois et Lévi-Strauss autour de Race et histoire est ici revisitée à partir de leurs points de vue différents sur la question du sacrifice. En pensant le sacrifice depuis les insectes, Caillois tord la conception qu’en avait proposée la sociologie durkheimienne. Il décrit des processus mimétiques sans les rapporter à la genèse du symbolique. La voie suivie par Caillois est proche de Lévi-Strauss, en ce qu’elle suit la formation des signes dans les relations entre des vivants, à la limite avec le monde minéral. Mais Caillois s’écarte de Lévi-Strauss par le thème de la contagiosité du sacré, que doit éclairer une comparaison avec Bataille. Cet intérêt pour les insectes et pour le type de contagiosité mimétique dont ils sont porteurs donne aujourd’hui une actualité de Caillois pour l’anthropologie.
The polemic between Caillois and Lévi-Strauss around Race et histoire is revisited in this article through their divergent views on the issue of sacrifice. Thinking about sacrifice from the perspective of insects, Caillois breaks with its Durkeimian theorization. He describes mimetic processes without referring them to the genesis of the symbolic. The path taken by Caillois is close to that of Lévi-Strauss inasmuch as it follows the formation of signs in relations between living beings, eventually in their relations with the mineral world. But Caillois separates from Lévi-Strauss with the theme of the contagiousness of the sacred, revealed through a comparison with Bataille. This interest for insects and the type of mimetic contagiousness they carry give Caillois his interest to contemporary anthropology.

