Romantisme n° 153 (3/2011)
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Doublée de l’apparition des guides Joanne, Murray et Baedeker favoriseraient certains propos « itératoires » – on les dira trop facilement « postmodernes » – selon lesquels la découverte de Dès le milieu du XIXe siècle, « l’industrie touristique » (terme d’époque) du voyage en Suisse semble partiellement condamner les perceptions et les représentations des régions alpines à une sorte de bégaiement. L’extraordinaire fortune éditoriale des récits de voyage la Suisse pour un sujet (un touriste) voyageant et écrivant tient de l’impossible parce que ce sujet touristique est d’abord un produit, un résultat discursif. Vers la fin du siècle, après que Monsieur Perrichon, de passage à la mère (sic) de Glace, a écrit : « Jamais je ne me suis mouché si haut » et que Tartarin de Tarascon a fait l’ascension de la Jungfrau : il semble que tout soit dit. L’authenticité du voyageur pourrait tenir de la farce et la sensibilité touristique exprimerait ses « impressions » par l’entremise du Dictionnaire des idées reçues. Cet article entend soutenir que l’ironie, loin de participer au phénomène de redite que nous venons d’esquisser, renouvelle efficacement l’esthétique du voyage en Suisse.
Since the beginning of the nineteenth century, “the tourist industry” (as it was then called) that fostered traveling in Switzerland has partially doomed the perception and the representation of the Alpine regions to a stutter of sorts. The extraordinary public success of travel narratives, reinforced by the publication of travel guides such the Joanne, the Murray and the Baedeker, seems to have produced then a randomly repetitive discours – one may be tempted to call it “postmodern.” As a result, the discovery of Switzerland seems impossible for an individual who reads and writes (a tourist), for Switzerland is always already something that was produced discursively. Everything seems to have been said once and for all toward the close of the century, after Tartarin de Tarascon climbed the Jungfrau, and after Monsieur Périchon wrote upon his visit of the “She of Ice” ( la Mère [ sic] de Glace !) : “this is the highest place where I’ve ever blown my nose.” The authenticity of the traveler seems to be a joke and his tourist sensibility seems to convey “impressions” that come out of a collection of platitudes. This article shows that irony undermines the discursive iteration adumbrated above and rejuvenates and energizes the aesthetics of Swiss travel narratives.