
Romantisme n° 155 (1/2012)
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Dans Le monde tel qu’il sera (1846), E. Souvestre critique le progrès et, démocrate, les travers de la vie moderne. La quête du profit suppose le développement de la publicité. Le monde tel qu’il sera mime les procédés typographiques de la réclame tout en adoptant une stratégie de distanciation ironique à l’égard des éloges publicitaires. Partagé entre rire et angoisse, le lecteur de l’anticipation envisage un futur dominé par la réclame à la suprématie de laquelle ne peuvent se soustraire ni les institutions publiques, vantées par les slogans de la propagande officielle, ni les productions de l’esprit, devenues marchandises, ni même les êtres humains, cotés comme des bêtes ou des marchandises. Bateleur involontaire ou homme-sandwich qui porte sur lui les signes du discours publicitaire, l’homme du futur constitue une espèce mutante, l’homo-reclamus.
In Le monde tel qu’il sera (1846), E. Souvestre criticises progress and, as a democrat, the perversities of modern life. The quest for profit implies the development of advertisement. Le monde tel qu’il sera imitates the typographical processes of advertisements while adopting a strategy of ironical distancing vis-à-vis the praise lavished by advertisements. Torn between laughter and anxiety, the reader of this novel of anticipation is made to imagine a world dominated by advertisement, whose reign neither public institutions, praised through the slogans of official propaganda, nor the productions of the mind, which will have become commodities, nor even human beings, rated the same way animals or goods are, will be able to escape. Whether involuntary showman or carrying, unbeknownst to himself, a sandwich-board of the signs of the discourse of advertisement, the man of the future will be a mutant, the homo publicitus.
