
Romantisme n° 156 (2/2012)
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La génération romantique de 1830 a le goût du canard, cette pratique mystificatrice parmi les plus courantes de la monarchie de Juillet consistant en la relation par la presse d’une nouvelle « quelquefois vraie, toujours exagérée, souvent fausse ». Oscillant entre facétie plus ou moins dissidente visant à mystifier le bourgeois et mythe de substitution d’un âge désenchanté, le canard fait le pont entre souci du réel, fantaisie et supernaturalisme pour être, en dernière analyse, le lieu d’une réflexion sur la place de l’écrivain et de la littérature qui prend acte des profondes mutations socio-économiques de l’époque.
The romantic generation of 1830 has a taste for the canard, one of the most popular of the mystifications in vogue during the July monarchy and consisting of a press story relating an event « sometimes true, always exaggerated, often false ». Hesitating between a more or less dissident facetiousness whose aim is to mystify the bourgeois and supplying a substitute for myth in a more or less disenchanted age, the canard builds bridges between the concern for reality, fantasy, and supernaturalism, ending up being, in the final analysis, the locus of a reflexion on the place of the writer and of literature which integrates the deep socio-economic mutations of the period.

