Romantisme n° 165 (3/2014)
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La réflexion proposée dans le présent article porte sur les conditions d’accès des jeunes filles au savoir dans la France des années 1890-1914, peu encline à promouvoir l’image oxymorique d’une jeune femme savante qui possède tous les moyens pour entamer une carrière de médecin, de juriste, d’enseignant, de journaliste ou d’écrivain. Il s’agit de savoir comment le roman de la Belle Époque, notamment celui dit middle brow, négocie, à partir de trois exemples de Colette Yver, l’émergence d’un nouveau modèle féminin en plaçant au coeur de l’intrigue des protagonistes qui tentent de faire valoir leur capital intellectuel dans une société qui perpétue, nonobstant les changements sociaux et culturels, le cadre marital comme principale vocation du sexe féminin.
Between the years 1890-1914 young women in France had limited access to knowledge, and the idea of a jeune femme savante, or a knowledgeable young woman with the means to begin a career in medicine, law, education, journalism or writing, was untenable. By examining three examples by Colette Yver, whose female protagonists try to valorise their own intellectual capital in a society that considers marriage to be the principal vocation for women despite social and cultural change, this article studies how the novel of the Belle Époque – more specifically, the so-called middle brow novel – negotiates the emergence of a new model of feminine intelligence.