Le français aujurd'hui n° 203 (4/2018)
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À l’école, les conceptions qu’ont les enseignants de la relation entre lecture et écriture influent sur les dispositifs didactiques mis en oeuvre et l’évaluation. Pour mettre au jour la manière dont ils repèrent et interprètent les relations entre textes produits et ressources du scripteur, il a été demandé à vingt-et-un enseignants d’annoter deux versions d’un récit écrit par un élève de CM2 – la seconde version ayant été rédigée avec l’aide de textes littéraires. L’analyse des données s’est intéressée à la façon dont les enseignants décèlent et évaluent les changements opérés entre les deux versions et repèrent lesmatériaux récupérés par le scripteur à partir des textes mis à sa disposition, puis définissent ces matériaux et caractérisent le type de transformation subi. La cartographie des critères retenus par les enseignants pour comparer les versions entre elles, et avec le corpus, montre des divergences sur l’effet des emprunts opérés par le scripteur, mais aussi des focalisations convergentes portant sur la structuration de la narration, sur la manière dont le lexique contribue à la création d’un univers fictionnel, sur la vraisemblance et la cohérence. Les enseignants sont conduits à émettre des commentaires et des hypothèses sur le déjà-là culturel de l’élève et sa capacité à emprunter aux textes littéraires. Cette étude montre encore les représentations des enseignants amenés à évaluer la place attribuée à l’invention et à l’influence intertextuelle, lorsque se dessine une tentation du littéraire chez le scripteur apprenant.