L’article se propose d’interroger les savoirs grammaticaux d’élèves de CM2 (5ème primaire) ainsi que ceux d’enseignants ayant des pratiques différentes dans le métier et exerçant dans des écoles en Réseaux d’éducation prioritaire (REP). L’analyse porte sur les résultats d’une recherche plus vaste relative au développement des compétences scripturales des élèves, dans le cadre de séances de « révision interactive de textes » au cycle 3, et sur l’articulation entre grammaire et production écrite. Le dispositif consiste à grouper des élèves autour du texte problématique d’un pair afin de le réviser et le corriger avec l’aide de l’enseignant, offrant ainsi un espace privilégiant la négociation et la coopération entre pairs pour la construction de savoirs, entre autres grammaticaux. Les résultats mettent en évidence les connaissances linguistiques d’élèves de CM2 confrontés à l’évaluation du texte. Ils renseignent sur les choix opérés par les enseignants dans leurs interactions d’apprentissage et la manière dont ils réactivent ou consolident les savoirs grammaticaux des élèves lors de la révision-réécriture d’un texte narratif. L’étude révèle également le recours à un questionnement « inducteur de bonnes réponses » de la part de ces enseignants, leur conférant ainsi une posture de contrôle qui place les élèves dans une relation peu réflexive avec la langue. Dans le prolongement, elle propose de mettre en oeuvre de tels dispositifs pour une étude plus explicite et réflexive de la langue, en lien avec les apprentissages de l’écriture-réécriture des textes.