En France, de nombreux dispositifs encouragent les enseignants et les artistes à travailler ensemble dans la continuité d’une politique culturelle et éducative construite de longue date.Pourtant, accueillir un artiste en classe ne va pas de soi, même dans une logique de co-construction de projet et à l’heure de l’avènement d’une pédagogie du sensible. Cette dynamique, ou cet « ébranlement » selon le mot de l’artiste Darren Roshier, est d’autant plus sensible lorsque la résidence artistique se conduit en lycée, dans une temporalité proche des examens, et auprès d’adolescents allophones primo-arrivants soumis à de fortes pressions sociales et scolaires pesant sur leur apprentissage de la langue française. L’étude pose alors la question des rôles que peuvent jouer les artistes et l’importance des expériences artistiques menées dans ce cadre. Elle interroge également les conditions et lamanière dont ces expériences peuvent dépasser les traditionnels débats dans ce « détour » par les arts.