
Langages n° 187 (3/2012)
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Cet article présente une étude de corpus portant sur les variations d’ordre linéaire en français parlé spontané. Nous avons étudié plusieurs corpus de dialogue finalisé correspondant à différentes tâches applicatives afin d’évaluer l’influence du contexte discursif sur ces phénomènes. Nous insistons, dans un premier temps, sur l’intérêt d’études de corpus pour orienter les recherches en Traitement Automatique des Langues. Nous présentons ensuite notre méthodologie d’analyse ainsi que les principaux résultats de l’étude. Ceux-ci montrent que la tâche et le rôle du locuteur dans l’interaction n’ont pas d’influence significative surla réalisation des dislocations orales, alors que le degré d’interactivité joue au contraire sur leur fréquence. Ces variations d’ordonnancement respectent toutefois de fortes régularités imposées par le système de la langue. Aussi concluons-nous que le français parlé spontané reste une langue à ordre SVO fixe.
This paper presents a corpus study on word order variations (WOV) in spontaneous spoken French. We have studied several corpus of spoken dialogue dedicated to different tasks to assess the influence of the discourse context on WOVs. At first, we show how the contribution of pilot corpus studies should benefit to Natural Language Processing researches. Then, we present our methodology and the main results of this study. In particular, we observe that the task and the role of the speaker have no influence on WOVs, while the frequency of WOVs is on the contrary highly influenced by the degree of interactivity of the dialogues. These WOVs respect some noticeable structural regularities which are imposed by French ordering constraints. This is why we conclude that conversational spoken French must be still considered as a language with a rigid SVO ordering.

