Langages nº 216 (4/2019)
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En français comme en espagnol, les verbes anticausatifs apparaissent sous deux formes distinctes : avec ou sans le clitique se. Nous prenons comme point de départ l’hypothèse suivante : se est un opérateur de valence qui réduit la valence verbale par l’élimination de l’argument actor d’une entrée lexicale à deux arguments. Nous évaluons deux prédictions qui découlent de cette hypothèse : (i) les verbes qui forment l’anticausatif avec se s’emploient plus fréquemment comme transitifs-causatifs que les verbes qui le forment sans se ; (ii) l’argument undergoer dans l’anticausatif avec se correspond plus souvent à l’argument undergoer rencontré dans le transitif-causatif que l’argument undergoer dans l’anticausatif sans se. À l’aide de données de corpus, nous montrons que les deux prédictions se confirment. Ainsi, les données corroborent l’hypothèse que seul l’anticausatif avec se se forme par l’élimination de l’argument actor.
Anticausative verbs in French and Spanish come in two forms: with or without the reflexive clitic se. I take as a starting point the assumption that se in reflexive anticausatives is a valency reducing operator which derives the anticausative from a transitive causative base. In this paper, I consider two predictions that follow from this assumption: (i) verbs forming reflexive anticausatives should be used more frequently as a transitive causative than are verbs forming unmarked anticausatives; (ii) reflexive anticausatives and the transitive causative should show more undergoer overlap than unmarked anticausatives and the transitive causative. Based on empirical data from a corpus study, I argue that both predictions are borne out, providing support for the assumption that reflexive, but not unmarked anticausatives, are derived from a transitive causative base.