Langages Nº 227 (3/2022)
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L’homme a un certain accès au monde par le biais de ses perceptions, surtout la vue, qui le renseignent de façon partielle et partiale sur les états de ce monde ou d’une partie de celui-ci. Par ailleurs, l’homme dispose grâce à la langue d’une représentation linguistique du monde. Dans cette représentation, les percepts issus de sensorielles – la vue, l’ouïe, le goût, le tact et l’odorat – sont conçues comme des perceptions directes, c.-à-d. comme directement appréhendées. Si l’on cherche, inversement, quelles autres connaissances ont en langue le statut de perception directe, les propriétés linguistiques montrent que les savoirs communs en font partie. On comprend alors pourquoi le verbe voir, qui est au centre de cette étude, désigne très généralement l’acquisition de certaines connaissances, et pas seulement au moyen de la vue. Ce qui est cohérent avec l’origine de voir, c.-à-d. *weid ‹acquérir le savoir›.
Man has access to world through the physical senses, especially sight, that inform him of the state of the world or of a part of it. On the other hand, human language reflects this activity through a linguistic representation of this world. In this representation, sense-data such as sight, hearing, taste, touch and smell have the status of direct perceptions, that is of a directly acquired knowledge. If we conversely look for the type of knowledge that is linguistically seen as direct perceptions, the examination of linguistic properties point out to common knowledge as a part of it. This explains why the verb voir, which is the core of this study, refers to the general acquisition of knowledge, and not only to the mere acquisition of knowledge through sight, which is fully consistent with the origin of voir, i.e. *weid ‹to acquire the knowledge of›.