Langue française n° 186 (2/2015)
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Il est généralement admis (Harris 1976 ; Bourmayan 2013) que ce qui est peu informatif ou indéfini peut être réduit ou supprimé sans dommage pour la communication (J’attends que Max arrive ! J’attends Max). Or les expressions formulaires, qui constituent un commentaire de l’énonciateur sur une situation ou sur des propos, sont souvent réduites (Fónagy 2006). Celles en dire, notamment, révèlent des propriétés de rection affaiblies, le complément d’objet direct étant souvent absent (Je te dis pas, Je voudrais pas dire, Il n’y a pas à dire, etc.). La typologie des compléments omis recoupe partiellement celle de Giry-Schneider (1994) et met en évidence de surcroît des exclamatives indirectes et des compléments pronominaux. Au-delà de l’étude syntaxique, l’objectif est de voir jusqu’à quel point l’omission d’un complément perturbe ou non l’information. Un cadre polyphonique vient éclairer le signifié de quelques expressions.
It is generally admitted (Harris 1976 ; Bourmayan 2013) that the uninformative or indefinite is reducible (J’attends que Max arrive ! J’attends Max). Formulaic expressions including an observation by the utterer about a situation or what has been said, are often reduced (Fónagy 2006). As an example, idioms including French verb dire, show properties of weakened rection, since the direct object is often missing (Je te dis pas, Je voudrais pas dire, Il n’y a pas à dire, etc.). The characteristics of the omitted objects overlap in part with Giry-Schneider (1994) and also highlight indirect exclamatives and pronominal objects. Beyond the syntactical analysis, this study aims at understanding to what extent the omission of an object interferes or not with the informative content. Finally, the meaning of several expressions is accounted for within a polyphonic framework.