LANGUE FRANÇAISE Nº212 (4/2021)
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Cette étude s’intéresse au rôle des routines discursives dans le parcours diachronique de l’interrogative partielle in situ. On examine les emplois de deux routines, issus de la base de données FRANTEXT. La première routine, initialement d’ordre macro-syntaxique, fonctionne pragmatiquement comme la question ‹retardée› qui introduit, dans un premier temps, un objet-de-discours lexicalement sous-spécifié et laisse attendre, dans un second temps, sa détermination. Le fonctionnement pragmatique de la seconde routine s’appuie sur la question à valeur d’information explicitement ancienne : le mot QU- ayant le statut d’un complément interne a pour instruction de spécifier les traits d’un objet-de-discours validé antérieurement dans le discours. Les deux routines, qui se montrent propices aux emplois de QU- postposé ou in situ en diachronie, ont favorisé l’émergence d’une structure interrogative in situ en français.
This study examines the role of discursive schemes in the emergence of WH- in situ interrogatives in French. It examines the uses of two discursive schemes, coming from the FRANTEXT database. The first scheme is a macro-syntactic one and functions pragmatically as a “delayed” question: The WH- word, which acts as an external complement, first introduces an underspecified discourse object that is then determined. The pragmatic functioning of the second scheme is based on a question with an explicitly old information value: The WH- word, which has the status of an internal complement, requests specification on the previously validated discourse object. It is argued that the two schemes, which prove to be conducive to the use of postposed WH- or in situ interrogatives in diachrony, favored the emergence of an in situ interrogative structure in French.