LANGUE FRANÇAISE Nº215 (3/2022)
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Les variations de la fréquence textuelle au cours du temps constituent l’observable privilégié d’une linguistique diachronique quantitative. Pour saisir ce que nous apprennent d’un changement linguistique les différents observables de fréquence (d’occurrence, des types, prévalence), nous étudions ici la construction en plein N et montrons, d’abord, que le motif empirique de la courbe en S permet d’identifier automatiquement deux phases dans l’établissement de la construction, ensuite, que l’une d’elles coïncide plutôt avec une diffusion sociale, l’autre à une expansion sémantique.
Frequency variations across time, be it token frequency, type frequency, or prevalence, are the most fundamental empirical measurement in quantitative diachronic linguistics. To highlight what these frequency variations can teach us about a specific language change, I focus on the en plein N (‹in the midst/middle of N›) construction and show that the S-curve pattern automatically sort out two phases in the construction’s diachronic development. I argue next that the former phase reflects primarily a social diffusion, while the latter results from a semantic expansion.