Littérature n° 179 (3/2015)
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L’expérience de la douleur a imprégné de façon constante la poésie de Mallarmé. Mais cette douleur n’était plus la souffrance nostalgique de romantiques centrés sur leur moi, ni même la peine infligée par l’idéal de beauté d’un azur transcendant avec lequel le poète a difficilement rompu. Il s’agit de la douleur d’un monde naturel et historique évoqué dans son effort et ses luttes pour se développer et s’exprimer à travers le poète qui en est à la fois le porte-parole et le résumé microcosmique dans sa lutte avec le « hasard », contre lequel il risque un « coup de dés » final.
Mallarmé’s poetry has always been permeated with the experience of pain. But this pain was no longer the nostalgic suffering of the Romantics centered on their Ego, not even the sadness inflicted by the beauty ideal of transcendent skies with which the poet has broken with difficulty. It is the pain of a natural and historical world evoked in its efforts and struggles to grow and to express itself through the poet who is both its spokesperson and its microcosmic summary in its struggle with “chance”, against which he risks a final “throw of the dice”.