
Littérature n° 187 (3/2017)
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Cet article étudie le franchissement des frontières physiques, comprises dans leur double dimension corporelle et géographique, dans Histoire de l’oeil (1928) et Le Bleu du ciel (1935). Il propose de lire ces textes comme des récits de voyage érotiques désavouant le discours biopolitique portant sur les corps et les territoires dans l’Europe de l’entre-deux-guerres. Ce faisant, il invalide la critique formulée par Giorgio Agamben à l’encontre de la pensée de Bataille sur le biopolitique et la souveraineté en montrant que le différend entre les deux auteurs s’appuie sur une conception du sujet opposée.
This article studies the act of crossing physical frontiers taken in both their bodily and geographical dimensions, in Story of the Eye (1928) and Blue of Noon (1935). It suggests these texts can be read as erotic travel stories that reject the biopolitical view about bodies and territories in interwar Europe. And doing so, it overturns the critique expressed by Giorgio Agamben towards Bataille’s thoughts on the biopolitical and sovereignty, by showing that the dispute between the two authors stems from opposite views on the subject.

