Littérature n° 190 (2/2018)
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La mise en fiction de l’interprétation dans le récit contemporain semble remettre en question les habitudes critiques caractéristiques des études littéraires, au profit d’une interrogation sur les enjeux de la lecture. Les textes d’Éric Chevillard et d’Olivia Rosenthal donnent à lire une véritable tension entre la satire d’une lecture programmée et la revalorisation d’une valeur imaginative, plus souple, de l’herméneutique, qui devient alors matériau fictionnel autant qu’incitation à réinventer nos théories de l’interprétation. Luttant contre les réflexes critiques d’inspiration formaliste qui conditionnent l’interprétation des textes, les auteurs invitent leurs lecteurs à porter l’attention sur ce que peut transmettre le récit et à en valoriser la force émancipatrice.
Fictionalizing interpretation within contemporary narrative seems to displace critical habits germane to literary studies towards an interrogation upon reading issues. Eric Chevillard’s and Olivia Rosenthal’s texts favor the reading of a genuine tension between the satire of a schedule dreading and the revalorization of an imaginative, more supple, value of hermeneutics, then becoming a fictional matter as well as an incentive to reinvent our theories of interpretation. Struggling against formalist-grounded critical reflexes conditioning the interpretation of texts, the authors invite their readers to pay attention to what the narrative is able to transmit and to valorize its emancipating power.