Littérature n° 191 (3/2018)
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On a souvent rapproché Annie Ernaux et Didier Éribon pour de multiples raisons (leurs trajectoires de transfuges de classe ou la dimension auto- sociobiographique d’une partie de leurs écrits) : cela vaut également pour rôle que Beauvoir a joué dans leur vie. L’un comme l’autre ont en effet affirmé qu’elle les avait transformés. Au-delà de cette communauté d’attitude, Ernaux et Éribon sont-ils attachés aux mêmes oeuvres ? Plus précisément : eux qui se rejoignent pour avoir placé certaines de leurs oeuvres sous le signe du retour et de l’écriture à la première personne, que retiennent-ils de Beauvoir mémorialiste ?
Annie Ernaux and Didier Éribon have often been drawn together for many reasons (their careers of class renegades or the auto-socio-biographic scope of a part of their writings) and this is altogether valid for the part Beauvoir played in their lives. Either have indeed asserted that she had transformed them. Beyond these shared attitudes, are Ernaux and Éribon attached to the same works ? More precisely : as they both have made the processes of return and of writing in the first person the dominant themes of some of their works, what do they retain from Beauvoir as a writer of memoirs ?