
Littérature n°176 (4/2014)
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Le théâtre de Valère Novarina reprend à sa manière la réflexion d’Augustin sur le temps comme distension de l’âme. Se confrontant à l’aporie de l’être et du non-être du temps, il projette sur l’espace de la scène, par le déploiement de la parole, cette expérience intérieure de l’esprit écartelé. Renverseur du temps, Novarina opère aussi une dispersion de temporalités multiples, un éclatement joyeux qui libère la scène et le spectateur de notre maladie chronique, et qui permet de rendre habitable le temps qui nous habite.
Valère Novarina’s theatre takes up and transforms Augustine’s reflection on time as a distension of the soul. Confronting the aporia of time’s being and non-being, it projects the inner experience of the stretched-out mind onto the space of the stage through the unfolding of speech. This theatre is also the site of a struggle with time ; Novarina’s dispersion of multiple temporalities produces a joyful explosion that liberates stage and spectator from our chronic illness, and transforms the time that inhabits us into an inhabitable space.

