LITTÉRATURE Nº206 (2/2022)
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L’imaginaire romanesque de l’oeuvre d’Annie Ernaux se déploie par les livres et les chansons mais aussi par le biais de représentations cinématographiques et de figures d’acteurs et actrices. Cette tendance est accentuée dansMémoire de fille (2016), où les références au cinéma comme contrepoint de l’histoire personnelle s’accompagnent d’un mode de narration que l’on peut qualifier de filmique, comprenant des techniques de distanciation, mise en scène et montage. En examinant les possibilités de projection-identification ouvertes par le cinéma et les outils narratifs on montrera que le recours au cinéma permet de constituer une forme narrative originale, par laquelle l’auteure regagne le contrôle sur une expérience passée de dépossession.
The influence of romance in the works of Annie Ernaux is disseminated not only through books and songs, but also thanks to representations on screen via films and actors. A Girl’s Story (2016) goes one step further in its use of cinema : not only do references to film shed light on the narrator’s story, but this story acquires a filmic quality thanks to distancing techniques, direction and cutting. This study examines the possibilities of projectionidentification opened up by cinema and the narrative tools employed to convey both distance and alienation of the autobiographical subject. By doing so, this article suggests that the use of cinema and filmic techniques in A Girl’s Story creates an original narrative form, through which the author regains control over a past experience of dispossession.