Littérature Nº211 (3/2023)
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La période révolutionnaire rejette la rhétorique, mais celle-ci est alors omniprésente et s’étend même à des genres nouveaux, en particulier la presse, la Révolution signant l’entrée progressive dans l’ère médiatique. Les orateurs, écrivains et journalistes partagent une même conception du langage et de leur boîte à outils commune, la rhétorique : même idéal (ou fantasme ?) d’une parole efficace, capable d’agir sur le réel et de le transformer ; même vision de la place qu’ils occupent dans la cité, celle du vir bonus dicendi peritus. Tout cela invite à relativiser le fossé que l’on a pris l’habitude de creuser entre rhétorique et littérature à partir de la Révolution, et à redéfinir ainsi le canon littéraire correspondant à cette « période sans nom ».
The revolutionary period rejected rhetoric, but it was omnipresent and even extended to new genres, notably the press, as the Revolution hallmarked the progressive entry into the media age. Orators, writers and journalists shared the same conception of language and of their common toolbox, rhetoric: the same ideal (or fantasy?) of an efficient discourse able to act on reality and to transform it; the same vision of their place in the city, that of the vir bonus dicendi peritus. All of this invites us to relativize the gap we’ve become accustomed to widening between rhetoric and literature from the Revolution onwards, and to redefine the literary canon corresponding to this “nameless period”.