
LITTÉRATURE Nº 217 (1/2025)
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La découverte de Wittgenstein, à Rome, en 1986, permet à Emmanuel Hocquard de comprendre l’intérêt qu’il trouve à la lecture de polars, alors même qu’il traverse une crise qui le fait douter de la poésie : dans les polars, comme dans le langage ordinaire, la réalité est truquée. Tel est le « drame » du langage pour le poète. C’est ce qui explique qu’il considère l’écriture comme un « théâtre » non du monde, mais « du langage ». Ce « trucage », le poète va tâcher de le mettre au jour au moyen d’un certain nombre de concepts fictifs qu’il considère tantôt comme des jouets, tantôt comme des accessoires. Usant de ces accessoires, il transforme l’espace du poème en théâtre, donnant à voir ce qui constitue la raison de ce « drame » : la séparation foncière entre les choses et les mots.
Emmanuel Hocquard’s discovery of Wittgenstein in Rome in 1986 enabled him to understand the interest he found in reading detective stories, at a time when he was going through a crisis that made him question poetry : in detective stories, as in ordinary language, reality is faked. This is the “drama” of language for the poet. This explains why he sees writing as a “theater” not of the world, but “of language”. The poet attempts to bring this “trickery” to light by means of a number of fictitious concepts, which he sometimes regards as toys, sometimes as accessories. Using these accessories, he transforms the space of the poem into a theater, revealing what constitutes the reason for this “drama” : the fundamental separation between things and words.

