Romantisme n° 171 (1/2016)
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Cet article vise à rendre compte de la présence de la chanson dans la rue parisienne au XIXe siècle, et à voir de quelle façon l’imaginaire de la rue influe en retour sur la production chansonnière. La chanson est un art surveillé pendant tout le siècle, mais elle est également un art labile, qui échappe aux contrôles, et parvient à se faire entendre dans des lieux divers et parfois interdits. La rue, elle, est un espace de performance pour les chanteurs occasionnels ou professionnels, mais c’est aussi un espace de circulation géographique (les chanteurs n’occupent pas l’espace urbain de manière homogène), économique (les chansons se vendent) et discursive (les chansons se transmettent). C’est surtout un espace pensé comme lieu de vie populaire. La rue est pour toutes ces raisons à la fois un cadre et un motif esthétique dont la place pour la compréhension du phénomène chansonnier au XIXe siècle est majeure.
The focus of the paper is on singing and songs in 19th century Parisian streets, and on the way the streets in turn influenced song production. Songs constitute an art form under surveillance during the entire century, but it is also a labile one, liable to escape control and make itself heard in various and at times forbidden places. As for the street, it is a performance space for occasional or professional singers, but it is also a space for circulation (the singers do not occupy urban space in a homogeneous manner), for economic activity (songs are bought and sold) and discursive exchange (songs are transmitted). But essentially, the street is conceived of as where the lower classes live. For all these reasons, the street provides both a framework and an aesthetic motif with a major role for the understanding of 19th century song.