Romantisme n° 171 (1/2016)
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Dans le discours social de la fin du Second Empire à la Belle Époque, l’image de la rue, théâtre des faits divers, s’impose pour dire la sphère d’activité du reportage en plein essor. Tandis que les foules descendent dans la rue, le reporter émerge comme médiateur au sein d’un autre « espace public » démocratisé, celui du journal, un rôle qui se renforce dans l’entre-deux-guerres. Que le reporter envisage le pavé foulé lors des luttes sociales, la voirie malmenée par les chantiers de l’urbanisme ou le lieu d’une flânerie passée au filtre de représentations littéraires et artistiques, la rue devient le révélateur de la fonction qu’il joue lui-même au sein de la société. Dans l’analogie de la rue et du reportage se tiennent des convergences, en lien avec les manifestations d’une modernité démocratique, technique et esthétique, dont on interroge les significations.
In the social discourse from the end of the Second Empire to the Belle Époque, the image of the street, the theatre for news items and tragic domestic events, is a necessary one in order to account for the rapidly increasing activity of journalism and reporting. As crowds descend in the streets, the reporter emerges as a mediator at the heart of another democratised “public space”, that of the newspaper, a role which becomes stronger between the two world wars. Whether the reporter is considering the street as paced by the crowds during social strife, the streets as battered by the road-works of a developing urbanism, or the street as the place for wanderings filtered through literary and artistic musings, the street now reveals the role s/he himself has in society. In the analogy between the street and journalism can be seen to converge the manifestations of a democratic, technological and aesthetic modernity whose significations this paper explores.