Romantisme n° 173 (3/2016)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Inauguré par l’empereur Napoléon III le 12 mai 1867, le musée des Antiquités celtiques et gallo-romaines est inséparable d’un environnement marqué par la construction des mythologies nationales au XIXe siècle. En témoignent le musée des antiquités nationales du Danemark, qui fait figure de pionnier en 1807, ou le musée romain-germanique de Mayence en 1852. Le MAN est également le fruit de l’engagement personnel de l’empereur en faveur de l’archéologie, dans une visée mêlant « césarisme » politique et passion intime, mais aussi de la constitution d’une science archéologique. Avec les découvertes de Jacques Boucher de Perthes dans la vallée de la Somme, la naissance de la préhistoire et l’émergence d’une « France antédiluvienne » marquent tout autant les premières années du musée de Saint-Germain. Au même titre que la Commission de la topographie des Gaules, créée en 1858, le régime entend offrir une réponse à la question des origines de la France et contribuer à la continuité du récit national. Instruire les visiteurs, former le citoyen, en même temps que tendre vers l’universel, telles sont les aspirations premières de cette grande institution muséale.
The museum of Celtic and Gallo-Roman Antiquities, inaugurated by Napoleon the Third on the 12th of May 1867, cannot be understood without its context, the construction of national mythologies in the 19th century, as Denmark’s pioneering 1807 Museum of National Antiquities or Mainz’ 1852 Roman-Germanic Central Museum testify. The MAN, for Musée des Antiquités Nationales, as it is known, is also the result of the Emperor’s personal investment in the promotion of archaeology, an investment that mixes political “cesarism” and personal passion, but also aims at establishing archaeology as a science. Jacques Boucher de Perthes’ discoveries in the Somme valley give birth to prehistory and to the emergence of an “antediluvian France”, a context that also dominates the first years of the museum in Saint-Germain. With the Museum as with the Commission de la topographie des Gaules, the Empire wants to be able to answer to the issue of the origins of France and contribute to the continuity of the story of the nation. The visitor’s instruction and the citizen’s education in parallel to the striving for universality are thus the first aspirations of this major museum institution.