Romantisme n° 174 (4/2016)
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La mesure du temps appartient de plein droit à la discipline astronomique, qui la fonde et la justifie.Or au XIXe siècle, les conclusions sur la vitesse de la lumière établissent que regarder les étoiles, c’est regarder dans le passé. Avant même qu’Einstein n’en détermine la formule mathématique, la relativité du temps est un phénomène connu, commenté, exploité par les astronomes. Les ouvrages de vulgarisation de Camille Flammarion manifestent une conscience aiguë de ce phénomène. Mais le corollaire de la notion de temps relatif est celle du temps infini et absolu de l’univers, l’infini dans l’espace comme dans le temps, qui correspond chez Flammarion à un attribut observable du divin. Il existe une dialectique productive entre temps absolu et temps relatif dans l’oeuvre de Camille Flammarion, dans ses ouvrages de vulgarisation comme dans ses romans scientifiques.
The measure of time is a legitimate part of astronomy, which grounds and justifies it. In the 19th century, thinking about the speed of light showed that looking at stars was the equivalent of looking back in time. Before Einstein had established the mathematical formula for the relativity of time, it was a well-known phenomenon, one commented upon and exploited by astronomers. Camille Flammarion’s works of vulgarisation show an acute awareness of the phenomenon. But the corollary of the relativity of time is that of the infinity of the absolute time of the universe, spatial as well as temporal infinity, which for Flammarion is an attribute of the divine. Camille Flammarion’s works, both his works of vulgarisation and his scientific novels, exhibit a productive dialecticism between absolute and relative time.