Romantisme n° 177 (3/2017)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Partant de la description par Corinne du tableau ossianique accroché dans sa galerie de peintures, l’article s’interroge sur l’identité du mystérieux « fils de Caïrbar » qu’il est supposé représenter. Cette question anecdotique est le point de départ d’une exploration de l’intertexte ossianique de Corinne et de l’interaction entre discours poétique et discours critique suggérée par l’oeuvre de Macpherson. L’enquête conduit à une réflexion esthétique plus générale : il s’agit de comprendre l’association de l’inspiration ossianique, tant valorisée par Mme de Staël dans De la littérature, au tarissement des talents de son héroïne improvisatrice. Le paradoxe est abordé dans une perspective générique où l’on voit comment la dislocation de la parole poétique est récupérée et magnifiée par le discours romanesque qui à la fois la met en intrigue et la commente.
Who is the mysterious « son of Caïrbar », the Ossianic hero represented in Corinne’s paintings gallery ? This anecdotic question is the occasion to explore the Ossianic intertext of Corinne, or Italy and the interaction between poetical and critical discourse it shares with Macpherson’s work. The inquiry may shed some light on a more general esthetical issue: the apparent discrepancy between Mme de Staël’s valorisation of The Poems of Ossian in her theoretical work On Literature (De la littérature) and the link she establishes in her novel between the Italian heroine’s new Ossianic inspiration and the loss of her talent for improvisation. The paradox is discussed in a generic perspective, suggesting that through fictional plot and commentary, the dislocation of poetical language is redeemed and magnified.