
ROMANTISME N° 180 (2/2018)
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Cet article présente la pratique de la visite domiciliaire aux pauvres telle qu’elle a été conçue par le baron de Gérando en France et ses contemporains européens, en particulier Thomas Chalmers et Daniel von der Heydt. Il rappelle que le schéma de la visite aux pauvres s’inscrit, au XIXe siècle, dans un vaste mouvement de rationalisation du geste charitable ; il souligne également que ce procédé relève d’une volonté de contrôler les familles déshéritées, mais aussi de mieux les connaître afin d’échafauder une véritable science de la pauvreté ; il s’interroge enfin sur la persistance ou, plus exactement, la rémanence de cette pratique, qui a survécu à la disparition des conditions de sa mise en oeuvre.
This paper presents the practice of home visits to the poor as developed by the baron de Gérando in France and by his European contemporaries, in particular Thomas Chalmers and Daniel von der Heydt. It reminds us that the visit to the poor belongs in the 19th century to a general rationalisation of charitable deeds; it also highlights the way this rationalisation participates of a desire to control poor families, as well as to know them better in order to build a true science of poverty ; finally, it questions the persistence or to be precise the elements remaining from this practice, which has survived the conditions leading to its exercise.

