Romantisme n° 168 (2/2015)
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Généralement associée à l’espace public qu’elle tend à occuper ostensiblement (cafés, théâtres, boulevards), la bohème littéraire et artistique prend également place dans l’espace privé. Dans les textes où elle est représentée, qu’il s’agisse d’oeuvres de fiction, de recueils d’anecdotes ou de livres de souvenirs, la mansarde occupe en effet un espace privilégié : le bohème y travaille, il y rencontre ses maîtresses et ses amis, tout en s’y mettant à l’abri de ses créanciers et de ses patrons. Bref, pour la bohème, l’intérieur représente un espace de socialisation alternative, complémentaire des lieux de sociabilité : c’est à l’étude ethnographique de cet imaginaire de l’intérieur bohème que convie le présent article.
Bohemianism, whether literary or artistic, is usually associated with public space – cafes, theatre, boulevards – even though its existence also expresses itself in private space. In texts where it is represented, whether fiction, collections of anecdotes, or memoirs, the garret is in fact a privileged place : the bohemian works there, meets his friends and mistresses there, and can be safe form his bosses and creditors there. In short the garret represents for bohemians an alternative pace of socialisation, which complements public spaces : this article devotes itself to the ethnographic study of the imaginary of the bohemian domestic interior, or home.