Romantisme n°186 (4/2019)
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Forme lyrique de circonstance, le toast a connu une grande fécondité au cours du XIXe siècle, une fécondité partisane, collective, à visée démocratique ou en support de propagande. Quand les temps démocratiques s’interrompent en 1851, la forme-toast se métamorphose en poème. Peut-être alors, conserve-t-elle en son lieu des traces de sa pratique mondaine et militante révolue comme medium de fraternité, hypothèse qui suppose de relire les toasts de Mallarmé et Verlaine, les variations autour des chansons à boire de Baudelaire, en les inscrivant dans une nouvelle filiation, celle du Chant des ouvriers de Pierre Dupont ou encore du « Toast à la Révolution » écrit par Proudhon à la suite de la révolution de 1848.
As an occasional lyrical form, the toast proved itself very productive throughout the 19th century, with a partisan, collective productivity usually aiming for democracy or supporting some form of propaganda. When 1851 put a stop to democracy, the toast took on the shape of a poem. Does it not from then on maintain at times traces of the worldly and militant practices it used to have ? Such a hypothesis requires re-reading Mallarmé’s and Verlaine’s toasts, and Baudelaire’s variations on drinking songs, as heirs to a new ancestry, that of Pierre Dupont’s Chant des ouvriers or of Proudhon’s « Toast to the Revolution », written in the aftermath of the 1848 revolution.