Romantisme n°189 (3/2020)
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Le XIXe sièclemarque la permanence de la sorcière, figure imaginaire projetée sur des âges anciens. À la lumière de son potentiel subversif, consistant en pratique et savoirs peu contrôlables, actif en tant que ligne de front dans certaines des premières écologies, et à l’aube de l’écoféminisme, que nous dit sa littérature des conflits environnementaux, voire d’un conflit entre cosmologies distinctes ? Un corpus de ses apparitions montre que cette subjectivité insaisissable appelle une rétrospective interdisciplinaire, entre littérature et anthropologie élargie, pour explorer les intersections entre féminismes, lutte des classes et écologies au XIXe siècle. La sorcière n’en finit pas, dès alors, de dire les luttes encore en cours entre visions du monde, ni de questionner la place des humains modernes sur un sol terrestre.
The 19th century witnessed the durability of the figure of the witch, as an imaginary figure projected onto ages past. Given her subversive potential, informed by practices and knowledge difficult to control, active at the front of some of the first ecologies, and at the birth of ecofeminism, what do the writings about her tell us about environmental conflicts, not to mention conflicts between different cosmologies ? The corpus studied here shows that this undefinable subjectivity requires an interdisciplinary retrospective, shared between literature and anthropology in its extended meaning, in order to explore the intersections between feminism, class struggle, and ecologies in the 19th century. Thus the figure of the witch will not cease to point to struggles still being fought amongst different visions of the world, nor will she cease to put into question the place of modern human beings on this earth.