Romantisme n°189 (3/2020)
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Si le peintre écrivain qu’est Fromentin a souvent été distingué pour le talent dont il fait preuve dans la description des paysages, on s’est jusqu’ici moins intéressé aux portraits insérés dans son unique roman Dominique. Fromentin a pourtant donné à son personnage principal une sensibilité remarquable à la richesse expressive des visages et à la force d’évocation d’un tableau. La scène de contemplation du portrait de Madeleine en est l’illustration : elle montre que Fromentin continue de puiser dans la tradition romanesque qui se joue des sortilèges de l’image pour susciter un effet de présence, par lequel on tente de remédier à la séparation et à l’impossibilité de la parole.
If Fromentin as a writer and painter has often been noted for his talent at describing landscapes, the portraits he inserted in his only novel, Dominique, have until now attracted less attention. Yet Fromentin gave his main character remarkable sensitivity to the expressivity of faces and the evocative forces of paintings. The scene in which the character contemplates Madeleine’s portrait illustrates this : it shows that Fromentin continues to make use of the novelistic convention that toys with the enchantments of images in order to give rise to a sense of presence, which can compensate for separation and the impossibility of conversation.