Carrefours de l'éducation n° 35 (1/2013)
Numéro épuisé
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Dans les lycées créés en 1802, la fonction de surveillance et d’encadrement des élèves en dehors de la classe est complètement séparée de la fonction professorale et confiée à un corps subalterne de maîtres d’études. Durement exploités, indispensables au fonctionnement du modèle pédagogique mais très critiqués, les maîtres d’études constituent le maillon faible de l’institution scolaire publique. Cet article étudie les motivations, les modalités et les résultats de la politique de promotion et de formation menée à partir de 1829 pour améliorer le recrutement des maîtres d’études – rebaptisés maîtres répétiteurs en 1853 –, leur réputation et celle des établissements secondaires publics. Cette politique hésite entre plusieurs visions du répétitorat : noviciat de l’enseignement, profession en soi, position de début de carrière pouvant mener à toutes sortes de fonctions. Malgré ses résultats – élévation du niveau de formation des répétiteurs, et de l’ensemble du corps enseignant secondaire public, progrès de leurs statuts et de leurs conditions de vie et de travail –, elle ne suffit pas à apporter satisfaction aux intéressés et finit par contribuer à la crise finale de l’enseignement secondaire classique.
In the lycées (secondary schools) created in 1802, the supervision and management of pupils outside the classroom is totally independent from teaching, and put in the charge of a subaltern professional body, that of “maître d’études” or study masters. Brutally exploited, indispensable for the smooth running of the pedagogical institutions but severely criticised, study masters are the weak link in the state school system. This paper studies the intentions behind the policy of promotion and training put in place starting in 1829 to improve study master – they were renamed “répétiteurs” or tutors in 1853 – recruitment and reputation, as well as that of state secondary education ; its modalities ; and its results. This policy hesitated between various perceptions of tutoring : as a teaching noviciate, as a selfsufficient profession, as a career start leading to many different possible functions. Despite its results – an improvement in tutor training, and in that of the whole of the teaching personnel in secondary level state schools, progress in status and in work and living conditions – it was not sufficient to bring satisfaction to the tutors themselves, and ended up contributing to the final crisis of the secondary school state system.