Annales de Géographie n° 656 (4/2007)
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Cet article décrit l’émergence de la problématique du patrimoine en géographie, en situant la discipline parmi les autres sciences sociales. Par rapport aux historiens, urbanistes, ethnologues, sociologues, les géographes sont à la fois moins précocement investis dans ce champ d’étude et moins visibles, alors que la dimension spatiale de la construction du patrimoine a été soulignée dès les années 1980. Objet transdisciplinaire par excellence, le patrimoine révèle à la fois le caractère relativement récent d’une insertion assumée de la discipline dans les sciences sociales et la moindre légitimité qu’elle continue à occuper. Ce travail est également l’occasion de préciser la manière dont le patrimoine est abordé dans la discipline. Nous avons identifié trois grands types d’approches parmi les géographes : l’une axée sur la place du patrimoine dans l’aménagement et le développement local, l’autre sur le patrimoine comme vecteur de construction identitaire, la dernière sur les jeux d’acteurs et les conflits, autour de patrimonialisation. C’est à travers ces deux dernières approches que l’apport des géographes nous semble le plus stimulant. En envisageant le patrimoine comme un des paramètres de la construction des groupes sociaux dans la dimension spatiale, et comme point d’appui pour l’appropriation de l’espace.
This paper describes the emergence of geographical issues — related to other social sciences — on heritage. Even though the spatial dimension of the construction of heritage has been underlined since the 1980’s, geographers, unlike historians, urban planners, ethnologists, sociologists…, have not precociously and notably been involved in this research field. A transdisciplinary topic par excellence, the concept of heritage testifies to the relatively recent — and not yet fully held — integration of geography into social sciences. This paper aims at clarifying the geographical approach to heritage. We identify three major points of view : the first one focuses on the position of heritage in land planning and development, the second gives evidence to the role of heritage in the construction of identities, and the third analyses the relationships of the various actors and their conflicts on the concept of heritage and its implementation. These last two approaches appear to be the most stimulating for geographers, analysing heritage as one of the parameters of the construction of social groups in its spatial dimension and as an asset for spatial appropriation.