Annales de Géographie n° 660-661 (2-3/2008)
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La danse exotique, qui fascine les hommes occidentaux dès le XIX e siècle, s’inscrit dans le cadre d’une société coloniale et patriarcale. Elle possède une dimension plus ou moins explicitement érotique, consubstantielle à son exotisme. C’est dans cette logique que l’expression exotic dance en vient à désigner le strip-tease dans les années 1950 aux États-Unis. La danse exotique/érotique n’est pas que la manifestation secondaire de la colonisation : elle en est la métonymie, voire le vecteur. Le processus colonial est lié à la domination et à la mise à disposition du corps de l’autre, dont la danse exotique est une forme importante. Elle peut aussi être l’occasion pour la danseuse de transgresser les normes et de s’imposer à travers le rôle qui lui est donné.
Since the 19th century, Occidental males have been mesmerized by exotic dancing. The colonial and patriarchal society made of this exotic show an erotic one, and, in the 1950’s, exotic dance came to mean strip tease in the USA. Exotic/ erotic dance is not just a symptom: it is also a metonymy and a process of colonization. Exotic dance is a way to control the Other’s body, and to put it/her at the colonizer’s disposal. Nevertheless, it gave to some dancers the opportunity to challenge colonial and gender stereotypes… and their white male public.