Annales de géographie n° 713 (1/2017)
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Les espaces périurbains sont souvent considérés comme des lieux où les contraintes de la mobilité s’exercent de manière particulièrement forte sur les habitants, imposées par la faible densité de ces territoires et la dispersion des ressources telles que les lieux d’emploi, les services et commerces ou encore les équipements. Cependant, depuis une dizaine d’années, cette image largement dépréciative desmobilités périurbaines est remise en cause : loin d’être caractérisé par une dispersion généralisée, le périurbain apparaît comme structuré par des pôles d’activités et de ressources, qui organisent les pratiques spatiales et sociales des habitants dans des espaces de proximité. À partir de l’analyse qualitative et quantitative d’entretiens menés en 2013 auprès d’une centaine d’habitants de trois secteurs situés au nord de la métropole parisienne (autour d’Écouen-Ézanville, Méru et Senlis), cet article s’attache à décrire les rapports que les habitants du périurbain entretiennent avec leurs territoires en articulant plutôt qu’en opposant les notions de mobilité et d’ancrage. Si les pratiques de mobilité des habitants et leurs espaces de vie sont fortement structurés par leur position sociale, l’ancrage local apparaît comme un élément valorisé par l’ensemble des habitants interrogés, quelle que soit leur appartenance sociale.
‘Peri-urban’ areas are often considered as places where mobility constraints are particularly difficult for inhabitants, owing to the low density and dispersal of resources such as employment, retail structure or services. However, over the last ten years this negative image of ‘periurban’mobilities has been called into question : far from being characterized by sparse and distant resources, ‘periurban’areas tend to be more and more structured by local territories, and formed by proximity. Using a series of interviews with 100 inhabitants in the North of the Parisian Metropolis (Senlis, Méru, and Écouen-Ézanville), this paper explores the relationship between the inhabitants and their place of living, by linking rather than opposing the notions of mobility and local attachment, which differ according to social position, individual characteristics, spatial contexts and place attachment, valued by all the residents interviewed, whatever their social category.