L'INFORMATION GÉOGRAPHIQUE (4/2024)
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Si le religieux est souvent invoqué comme facteur de conflit en Afrique, particulièrement avec le salafisme jihadiste, cet article s’intéresse plutôt à l’implication d’acteurs religieux dans la construction de la paix ces dernières années au Cameroun. Du conflit lié à Boko Haram dans l’Extrême-Nord à la crise anglophone au NOSO (Nord-Ouest, Sud-Ouest) certains acteurs religieux ont tenté des activités de dialogue interreligieux, de médiation et de « pacification par le bas » dans le but de (re-)construire des espaces de paix. On cherche ici à retracer les logiques et les limites de ce travail de pacification sous un angle géographique et géopolitique. La question des discontinuités internes, sociopolitiques et confessionnelles, qui traversent le Cameroun et qui placent les acteurs religieux dans des jeux de polarisation variable, interroge particulièrement leur capacité à produire de la cohésion sociale.
While the religion is often invoked as a factor of conflict in Africa, particularly with jihadist Salafism, this article focuses instead on the involvement of religious actors in peace-building in recent years in Cameroon. From the Boko Haram conflict in the Far North to the Anglophone crisis in NOSO (North-West, South- West), some religious actors have attempted inter-religious dialogue, mediation and “peace-building from below” activities with the aim of (re-)building spaces of peace. Here, we seek to trace the logic and limits of this work of pacification, from a geographical and geopolitical angle. The question of internal socio-political and denominational discontinuities, which cross Cameroon and place religious actors in games of variable polarization, particularly questions their capacity to produce social cohesion.