Annales historiques de la Révolution française n° 373 (3/2013)
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À partir des lettres que le duc de Lévis adresse à sa jeune épouse sous la Révolution, cet article s’attache à mettre en évidence les convergences de cette écriture épistolaire avec un corpus romanesque plus tardif, qui court du René de Chateaubriand à La Comédie humaine, notamment pour ce qui est de la figure de l’aristocrate, puis de l’émigré, porteuse de contestation, refuge de l’opposition au réordonnancement social sorti de la Révolution. En confrontant l’écriture du for privé à l’appareil conceptuel élaboré, pour le roman, de Georg Lukács à Pierre Barbéris, se découvre, au-delà de la divergence générique, la continuité de l’écriture et des questionnements qui la traversent, qui sont ceux de la modernité bourgeoise et de ses contradictions, aux sources du romantisme.
Using the letters that the Duc de Levis sent to his young wife during the Revolution, this article aims to document the convergence of this particular epistolary writing with a later body of novelistic writing stretching from Chateaubriand’s René to Balzac’s La Comédie humaine. Specifically, the personnages of the aristocrat, then the emigre, embodiments of protest against the new social order created by the Revolution will be examined. By comparing the writing of self with an elaborate conceptual framework for the novel developed by Georg Lukacs and Pierre Barberis, one discovers beyond the generic divergence, a certain continuity of writing and preoccupations, those linked to bourgeois modernity and sources of Romanticism.