Annales historiques de la Révolution française n° 373 (3/2013)
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Qui était Robert de Saint-Vincent (1725-1799) ? L’historiographie présente deux images différentes du personnage, d’une part le bouillant opposant à la monarchie absolue, le sévère janséniste qui défend la tolérance civile à l’égard des protestants, et d’autre part l’homme du 25 septembre 1788, celui qui veut fondre 1789 dans le moule de 1614. Les ego-documents redécouverts récemment (ses Mémoires rédigés en émigration et un fragment de correspondance pour les années 1789-1790) permettent de retrouver la cohérence de l’individu et de son système. Robert de Saint-Vincent croit en la monarchie de justice et interprète comme despotisme ministériel toute volonté absolutiste. Pas de roi sans Parlement. Dès lors, on comprend son désarroi, l’impression d’être trahi par les siens et la perception de la Révolution comme le mal absolu, un immense complot jésuite.
Who was Robert de Saint-Vincent (1725-1799) ? The historiography offers two different images of this personnage : one, the passionate opponent of Absolute Monarchy, a severe jansenist who defended civil tolerance for Protestants ; the other, the « the man of 25 September 1788 », who aspired to cast 1789 in the samemould as 1614. The ego-documents recently rediscovered (his mémoires of émigration, and a fragment of his correspondance for the years 1789-1790) endow this individual and his system of thought with a convincing coherency. Robert de Saint-Vincent believed in the monarchy of justice, and regarded asministerial despotismany formof absolutist power. Not a King without Parlement. From then on, his dissatisfaction is understandable : his impression of being betrayed by his colleagues, and his perception of the Revolution as a total evil, an immense jesuit plot.