Juin 1988, la population de la ville de Lausanne rejette à 62 % une candidature pour les Jeux olympiques d’hiver (JOH) de 1994. Ce résultat constitue une douche froide pour les promoteurs du projet qui insistent, depuis son lancement, sur le fait que la population est enthousiaste vis-à-vis de celui-ci. Tenant compte que le comité référendaire est composé très largement de membres de partis ou d’associations écologistes, cet article a pour objectif d’aborder l’argument environnemental dans le cadre de cette candidature. Basée sur un dépouillement d’archives publiques et privées largement inédites, documentation qui a été enrichie par une revue extensive de la presse locale et de document audiovisuels de l’époque, cette recherche étudie les arguments et le profil des opposants et opposantes, et elle analyse la réception de ces critiques par les organisateurs, c’est-à-dire la manière dont ces derniers en tiennent compte ou au contraire les minimisent, voire les rejettent. L’étude du cas lausannois permet plus largement de questionner les rapports entre les Jeux olympiques et la thématique environnementale au mitan des années 1980.