Histoire, Économie & Société (3/2017)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Cet article interroge les représentations croisées du « Second Empire » et de la « Belle Époque ». Par-delà les contrastes et les antagonismes politiques qui les séparent, les deux séquences ont été décrites comme des périodes partageant de profonds traits structurels : un même décor, marqué par la primauté du « nouveau Paris », un sentiment de prospérité et de paix intérieure, l’éclat de la vie mondaine, l’essor des spectacles et des loisirs, le faste des Expositions universelles, une atmosphère de fête, de réjouissances et de sexualité permissive. Même si ces traits oublient une large par des « réalités » de ces périodes, ils ont contribué à doter d’une « identité historique » la France contemporaine. C’est pourquoi penser les représentations, les regards ou les noms que les périodes historiques donnent à celles qui les ont précédées me semble participer pleinement de « l’opération historiographique ».
This article examines the cross-representations of the French “Second Empire” and of the “Belle Époque”. Beyond their political contrasts and antagonisms, both periods were described with strong structural features: a same scenery, marked by the primacy of the “new Paris”, a general feeling of peace and prosperity, the glamor of highlife, the rise of entertainment and leisure, the splendor of the World’s Fairs, a festive atmosphere of pleasure and permissive sexuality. Even if they forget a large part of the “reality” of these periods, these features contributed to provide a “historical identity” to modern France. That’s why thinking the representations, the visions or the names that historical periods give to those which preceded them fully belong to the “historiographic operation”.