
Histoire, Économie & Société (3/2017)
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Louis de Bonald (1754-1840) ne fut pas qu’un théoricien contre-révolutionnaire, père d’une métaphysique sociale. Député de l’Aveyron sous la Restauration et chef spirituel des ultras, son nom reste attaché à la loi du 8 mai 1816 abolissant le divorce. Cette date marque l’aboutissement d’un combat auquel il s’était voué dès le projet de rédaction du Code civil, avec la publication de son fameux Divorce considéré au XIXe siècle (1801), mais également d’autres textes moins connus, telle sa Lettre à Portalis ou encore divers articles de presse non repris, dont l’étude suggère des lumières nouvelles sur la question. À l’image d’une attitude inflexible servant un propos liberticide, se substitue en effet celle d’un homme conscient des enjeux de son temps, et souhaitant que la régénération postrévolutionnaire ne se réalise pas au détriment des plus faibles, en l’occurrence la femme et l’enfant.
Louis de Bonald (1754-1840) was not just a counter-revolutionary theorist and the father of social metaphysics. The elected member for the Aveyron département under the Restoration and spiritual leader of the ultra-royalists is now perhaps best remembered for the law that bears his name abolishing divorce. The law, passed on May 8th, 1816, marked the victory of Bonald’s long antidivorce campaign, begun years before when Napoleon first mooted a French Civil Code, prompting him to write the famous 1801 treatise Du Divorce considéré au XIXème siècle and other less wellknown works such as his Lettre to Portalis and various press articles, never since reprinted. A study of these works sheds new light on the divorce question. Bonald’s reputation as unyielding and politically oppressive is tempered by the image that emerges of a man with a full grasp of the key issues of the day and keen to ensure that post-revolutionary regeneration was not to the detriment of society’s weakest members – women and children.

