
Histoire, économie & société (4/2009)
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Cet article analyse les enjeux et la spécificité de l’action conduite par les services culturels français envers les États-Unis pendant les années 1944-1963. Au cours de la guerre froide, la France et les États-Unis furent sur le plan culturel à la fois des alliés qui défendaient ensemble une certaine conception de la liberté de l’esprit et de la création et des rivaux, New York tendant à supplanter Paris comme capitale de l’avant-garde occidentale. Vis-à-vis des États-Unis, les objectifs des services culturels n’étaient pas seulement d’ordre intellectuel ou esthétique mais plus encore symbolique ou politique. Il s’agissait de promouvoir à travers les manifestations culturelles « une certaine image de la France » capable de rallier les forces vives de la société américaine, en particulier les masses et la jeunesse : celle d’une France nouvelle capable d’assumer le poids de son héritage culturel tout en apportant une contribution essentielle aux grands problèmes du monde contemporain.
This article analyses specificities and stakes of the French cultural policy in New York during the years 1944-1963. During the Cold War, France and the United States were not only allies, culturally speaking, defending together a certain conception for the independence of thinking and a freedom of creation but also rivals, New York emerging as the new capital of the Western avant-garde. The aims of the French cultural policy were not only intellectual or aesthetic but above all symbolic and political. Through artistic events, this cultural propaganda intended to promote a new image of France which was supposed to win the lifeblood of the American society – in particular the middle class and the youth – over the idea that this country was both able to assume the importance of its cultural heritage and to contribute to solve the problems of the contemporary world.

