Revue de l'histoire des religions (1/2008)
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La qualification de magicien attribuée à Orphée est négative dans la période classique et les textes qui restent attachés à l’esprit de ce temps. Souvent associée au rappel de la nationalité thrace et donc barbare, elle semble cependant devenir source d’éloges dans certains textes à partir du IIe siècle après J.-C. La condamnation, d’une part, s’appuie sur le souvenir de la célèbre critique de Platon ou sur un jugement populaire défavorable à Orphée. L’éloge d’autre part, dû entre autres à un changement dans la manière de concevoir la philosophie, suggère de convoquer ce dernier dans la défense des « mages ». Dans ce contexte, Orphée acquiert le titre, lui confère en retour ses lettres de noblesse et voit par répercussion réhabilitée sa propre figure de magicien.
The description of Orpheus as a magician was pejorative in the classical time and also in the texts which reflect the spirit of this period. However, when associated with the mention of his Thracian, and hence Barbarian origin, in some texts of the second century A.D onwards, the same criticism seems to become a source of praise. The pejorative position is on the one hand linked to Plato’s famous declaration as well as to a popular opinion unfavourable to Orpheus. The praise on the other hand is due to, among other things, a new way to conceive of philosophy and suggested by the summoning of him to the magi’s defence. Within this context Orpheus is raised to the status of magus, confers a title of positive value, and is thus rehabilitated as a magician.