Revue de l'histoire des religions (4/2008)
Numéro épuisé
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Cet essai, consacré aux martyrs et à leurs reliques, entend faire la lumière sur la difficile question de leur invention. J’y soutiens l’idée que le martyr et la vénération rendue à ses restes sont des positions qui s’inventent à la faveur du jeu des forces sociales en présence. J’indique également comment la relique, au sens où on l’entend conventionnellement, ne doit rien à la « ferveur » ou à la « dévotion populaire » et pourquoi son fonction- nement ne se laisse pas décrire en termes de « participation » ou de « métonymie ». Mon propos ne se résume donc pas à décrire l’évolution d’un processus historique, mais voudrait problématiser une rupture qui n’a pas encore trouvé de justification.
This essay, which is devoted to martyrs and their relics, seeks to clarify the difficult question of their invention. On this subject, I defend the idea that the martyrs and the veneration given to their remains are positions invented by the play of social forces. I also indicate how the relic, conventionally understood, owes nothing to “fervor”, nor to “popular devotion”, and why its functioning cannot be described in terms of “partici- pation” or “metonymy”. My article does not just describe the evolution of a historical process, but it questions a rupture which has yet to be explained.